Le bore-out, à ne pas confondre avec le burn-out.

Première publication : 21 mai 2007.

Tout le monde parle de cette maladie professionnelle très tendance qu’est le burn-out, ou burnout : Un syndrome d’épuisement professionnel, consécutif à l’exposition à un stress continu et prolongé. C’est une vraie maladie, documentée par la médecine.

Wikipedia nous renseigne sur ce qu’est le burn-out. On peut aussi tester son niveau de burn-out sur le site swissburnout.ch, avec le test « Hamburger Burnout Inventory »[1].

Côté littérature, c’est une source inépuisable de publications.

Lu dans le MigrosMagazine du 14 mai 2007, un article sur une « maladie professionnelle » nouvellement répertoriée : Le bore-out. On peut toutefois remarquer que la définition de la maladie provient de deux consultants non médecins, et qu’on peut discuter du fait qu’ils cataloguent cela comme « maladie ».

Mais le symptôme est réel :

Ce bore-out, donc, peut être considéré comme l’opposé du burn-out : Il se caractérise par l’absence de défis, le désintérêt et l’ennui au travail. L’exemple cité dans l’article est celui d’un employé, la trentaine, qui avoue surfer plusieurs heures par jour depuis son lieu de travail, écrire des mails privés, commander en ligne, faire des sudokus. Son travail professionnel, il se dépèche de la faire, pour avoir ensuite du temps libre. Ce comportement provoque cependant fatigue et irritabilité, et influence aussi la vie privée : La démotivation, c’est contagieux.

Tiré du verbe anglais « to bore » : s’ennuyer, ses 3 caractéristiques seraient :

  • La manque de défis
  • Le désintérêt
  • L’ennui

Ce problème fait ressortir un problème de management : Souvent, certains responsable ne délèguent que les tâches ennuyeuses et déresponsabilisent leurs collaborateurs.

Pas moins de 10% d’employés seraient touchés par ce problème, principalement dans les bureaux, parce qu’il est plus facile de se cacher derrière un écran.

En final, la recommandation faite dans l’article pour ceux qui sont dans ce cas là, c’est d’en parler sans attendre à son supérieur.

Le complément du syklop : Ou de se fixer de nouveaux défis, en osant changer de place, ou même d’orientation.

Côté web, on voit que le concept de boreout nous viens de Germanie. Les deux consultants dont on parlait plus haut on sorti le livre « Diagnose Boreout« , en allemand.

Sinon, en effet, ce terme est fort représenté sur google en allemand. Rien en français. En anglais, voir ce document qui explique le concept. On remarquera qu’il est aussi l’oeuvre des 2 mêmes consultants, visiblement passionnés par le marketing aussi…

Mon avis : Oui, évidemment, le problème est réel. Certainement pas nouveau, mais son impact augmente vu l’augmentation du tertiaire. Au niveau du management de ressources humaines, tout ça est connu depuis longtemps, sans qu’il ait été nécessaire de lui donner un nom. Dans un souci marketing de vendre un livre, deux auteurs l’ont baptisé, et ont réussi à faire parler de leur livre. Tant mieux pour eux.

A part ça, une pointe d’agacement : Parler de bore-out, et donc faire référence au burn-out, qui est, rappelons le, une vrai maladie, c’est tout simplement dénigrer le burn-out.

Notes

[1] Non, il n’a pas été créé par McDonalds

9 Commentaires

  1. Voyons, penses-tu réellement qu’il puisse exister des chefs assez cruels pour déléguer uniquement les tâches ennuyeuses ? Et pourquoi moustachus pendant qu’on y est !

    =<|:-p (Oui, c’est un entonnoir sur la tête !)

  2. Le burn-out comme le boreout ont toujours existé, ce sont juste les noms qui changent. Le boreout n’a encore jamais envoyé quelqu’un à l’hosto!

  3. Ouais, mais bon, j’imagine que le web aide aussi au bore-out. Franchement, si j’avais fait mes études ne serait-ce que 5 ans plus tard, je sais pas si j’aurais réussi 🙂
    Il y a 10 ans, pas de messenger, peu d’email – le plus souvent au format texte via telnet, pas de blog, pas de forum, pas de commande en ligne. Maintenant que l’instrument de travail au bureau est aussi une source inépuisable de divertissement, c’est plus « facile » de se faire détourner de son boulot. Enfin, c’est juste une théorie a 2.- (Et je prends le burn-out au sérieux, je tiens à la préciser)

  4. Tiens, tout ceci me rappelle trés précisément le monde de dilbert, l’ingénieur informaticien créé par scott Adams.

    Au passage, je suis actuellement au boulot, mais chut… voilà mon, chef, je retourne faire semblant de bosser 😉

  5. Je subis le bore out tous les jours depuis environ un an. Je vous jure, c’est pas drôle, je regrette le temps où je me sentais utile … Suite à des changements au sein de l’entreprise et à l’introduction d’un nouveau système informatique, j’ai environ 2 heures de travail journaliers, quand tout va bien. Les journées sont longues, je m’ennuie et pour le moral, c’est franchement pas ce qu’il y a de mieux. Bien sûr, je pourrais changer de poste, j’y songe fortement, mais après 40 ans, c’est pas facile de trouver autre chose.

  6. J’ai lu à propos du « bore out » l’an dernier, en 2009, lors d’un article de journal. Je me suis reconnue immédiatement dans la description de ce problème.

    En 2005, confinée depuis 5 ans dans le même poste dans l’organisation où je travaillais à l’époque, emploi bien payé mais routinier, je cherchais frénétiquement de nouveaux défis, de la stimulation au sein de mon milieu de travail. Peine perdue, on avait peu à m’offrir, malgré mes compétences, ma jeunesse et mon enthousiasme. Je rentrais au boulot de reculons, la face longue, surfant l’intranet pendant de longues minutes pour lire les affectations possibles, faisait mon travail efficacement mais avec un total désintérêt puisque je connaissais mon travail « par coeur ». Mon supérieur l’a remarqué et m’en a fait part lors d’une évaluation de rendement, avec surprise j’étais presque au bord des larmes quand je lui ai expliqué combien de j’ennuyais dans mes travail! Il a fini par m’offrir très temporairement de nouvelles tâches pour remplacer une personne en congé, rien d’extraordinaire mais bon, l’effort de sa part était au moins là, il disait ne pas pouvoir faire plus pour m’aider. L’année suivante j’ai quitté pour commencer une nouvelle carrière dans une autre organisation, un saut dont je me félicite tous les jours d’avoir fait!

    Il ne faut pas avoir peur de quitter l’endroit où on est s’il n’y a vraiment rien pour vous stimuler, par contre assurez vous de discuter avec votre supérieur pour voir quelles sont les solutions possibles avant d’en arriver là.

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