Haute Définition

Il y a un dizaine d’années, je bossais dans l’univers désenchanté (comme dirait l’autre) d’un média audiovisuel romand. Régulièrement, une fois l’an, mon employeur recevait un festival professionnel consacré aux productions en « haute définition ».

Cette haute définition, à l’époque, elle nécessitait des équipements spécifiques colossaux pour l’enregistrer : C’était le début des supports vidéo numériques, et ceux capables d’enregistrer des débits nécessaires à la HD étaient des prototypes de laboratoire assez impressionnants. Rappelons que la compression vidéo n’existait pas, ou du moins n’était pas utilisée dans ce cas là.

Donc, c’était pour moi, chaque année, l’occasion de répéter que « le téléspectateur moyen n’en avait rien à faire de l’augmentation de la qualité et de la résolution, et que l’important était le contenu de ses programmes ».

Il n’y a que les imbéciles quine changent pas d’avis… Depuis, les technologies ont évolué : Les références de qualité en matière d’audiovisuel ont augmenté avec l’apparition du numérique et du web. La résolution standard de la télévision, associée à une diffusion analogique, est maintenant trop basse pour la taille et la qualité des écrans LCD actuels, qui dépassent facilement le mètre de diagonale. D’autre part, la multiplication de l’offre nécessite un mode de transmission moins gourmand en bande passante.

Donc, très rapidement, on est passé de la diffusion analogique hertzienne à la diffusion numérique (DVB-T ou autre). Ca a donné un peu de répit à la résolution standard, mais le virage à la HD est très rapide : La TNT-HD débarque, et la HD sera la norme d’ici très peu de temps. Pour ce qui est des supports d’enregistrements grand public, on est passés en quelques années de la VHS analogique au Blu-Ray HD numérique.

Les technologies sont là, pas plus chères qu’avant, et nécessaires. Donc, le syklop s’y est mis dernièrement. Equipé en HD depuis peu, je ne sais pas comment je faisais avant.

On reparlera plus tard des nouveaux gadgets arrivés par ici…

1 Commentaire

  1. Je suis (bien que désanchanté !) tout à fait du même avis que toi : la démocratisation du bout de la chaîne de transmission est réelle. Le problème actuel est plutôt le reste de éléments de cette chaîne. Outre les problèmes techniques liés à la transmission d’un débit beaucoup plus important et les coûts que cela implique, il y a aussi le « savoir-faire » qui est à reconsidérer.

    Je m’explique : un DVD Blu-ray avec un film d’action, c’est incroyable : on est dans le film et on se prend les pruneaux en même temps que Bruce Willis. En revanche, un coup de coeur d’Alain Morisod diffusé sur HD Suisse, c’est ultra-naze : on voit les poils de la moustache de Linda de Souza et les boutons d’acné de Quentin Mosimann. On voit aussi que le décor est 100% toc et la magie (oui, il y a de la magie dans les émissions de Morisod) disparait.
    La chaîne de diffusion comprend aussi le boulot des cadreurs, décorateurs et maquilleurs. Et c’est peut-être là que ce sera le plus difficile à s’adapter…

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